Origines et histoire du château

                                 du Chêne

                             


Alors que Jeanne d’Arc vient à peine de disparaitre, on parle déjà du « domaine Duchene » !

C’est un périmètre qui commence à la sortie de l’ARBRESLE, va jusqu’au ruisseau du Buvet, bordé par la voie royale (route du Bourbonnais) qui le sépare du Lévy et s’étale jusqu’aux rives de la Brévenne, au pont de Dorieux.

Les bourgeois de Lyon aiment cette région beaucoup plus agréable que le Beaujolais d’alors. Quelques-uns ont fait construire des maisons à l’ARBRESLE.

 

A un peu plus de 4 lieues de Saint Jean, de ses ruelles étroites et bruyantes le plateau de FLEURIEUX  monte lentement et laisse découvrir les contreforts des monts d’Auvergne et dans l’autre sens la chaine des Alpes. Certainement un des plus beaux paysages et point de vue de la région !

Michel DELACHAPELLE, docteur médecin à LYON, rue Juiverie, y est déjà propriétaire en 1493 d’une maison, d’une vigne et d’un pré.

 

Le 10 Juin 1511 devant maitre GUILLET notaire, Jean ARBOS lui cède plusieurs terres.

 Il poursuit ses acquisitions et le 9 juin 1518 il achète un pré d’une « bichetée » à Jean GORDAN.

Le bichet était une mesure en grains équivalent à 2 boisseaux. Par extension, on disait un bichet de terre, en parlant de la surface de terre qui a besoin d’un bichet de blé pour être semée. A Lyon on dit une bichetée de terre (équivalent à environ 1300 mètres carrés)

 

Le 7 février 1533 ce sont Benoit PENNARD, Pierre FURRA son gendre et sa femme Léonarde PENNARD qui cèdent une terre de 7 bichetées au territoire Duchêne, une autre terre de 5 bichetées et une vigne de 4 bichetées. C’est la première fois que le nom « Duchêne » apparait sur un acte et c’est certainement cet ensemble d’acquisition qui va former la vaste propriété « du domaine du Chêne ».

 

Les achats continuent au fil des ans et des opportunités.

Le 25 mai 1587 Benoit PENNARD (dit PERRICHON) en son nom et de celui de son père Antoine vend 2 terres sises au Chêne à François DELACHAPELLE (héritier de Michel)

Le 24 mai 1592 Claude DECHES et son père Pierre cèdent 3 « bichetées » au territoire « Duchene » pour 10 louis d’or.

Le 28 mars 1594 Jean Giroud et Marie GOURDAN sa femme cèdent toujours à François une « bichetée » et demie.

Le 27 janvier 1630 Claude TABARD bourgeois de LYON maitre boulanger achète l’ensemble, terre et bétail à la veuve de Guillaume DELACHAPELLE.

Cet achat n’est certainement pas un hasard puisque la famille TABARD est déjà installée, peut-être depuis longtemps, à FLEURIEUX, un frère (Jehan ?) et ses enfants y cultivent des terres.

Bien que se fréquentant à diverses occasions lors de naissances et mariages il y a une branche bourgeoise, celle de Claude et une agricole et paysanne celle de Jehan dont on va trouver la présence à FLEURIEUX pendant de nombreuses générations.

Claude, le bourgeois boulanger laisse à son fils ce patrimoine qui lui-même le lègue à sa fille Anne TABARD. Elle est très attachée à son domaine et à son église à laquelle elle apporte des aides, achète un banc, face à la Vierge, et le droit d’y être enterrée.

Anne TABARD épouse Benoit CLEMENCIN bourgeois de Lyon originaire d’une famille agricole de QUINCIEUX où il exploite des terres.

Ils auront 2 filles et un fils, Louis né le 30 octobre 1667. C’est lui qui va hériter du domaine de FLEURIEUX et des terres de QUINCIEUX. Il devient aussi propriétaire du domaine Collonges à l'ARBRESLE qui deviendra plus tard le "Clos LANDARD" de Maitre PHILIPPE.

Célibataire, il fait don de son patrimoine aux hospices de la Charité et meurt le 16 avril 1748.

 

En 1750 Dominique RAYMOND, marchand de l’ARBRESLE (*) achète par adjudication aux hospices de la Charité les propriétés léguées, pour la somme de 7 030 Livres, ainsi que deux rentes aux religieux de la Charité de Lyon en faveur de l’hôpital pour une somme de 4 500 Livres.

*Il tenait aussi les fonctions de :

-recteur de Pénitents,
-notaire royal réservé, 
-conseiller de l'Hôtel Dieu de L'Arbresle,
-procureur fiscal de la baronnie de Savigny,
-contrôleur des actes de l'Arbresle

Il fut le 1er maire de la ville à la Révolution et le constructeur de la première manufacture d'Indienne, vers 1780, toujours à L'Arbresle avec 25 métiers à tisser.

Le jeudi 15 juillet 1790, Dominique RAYMOND fait une donation à allure de testament de tous ses biens à son fils Gaspard Dominique RAYMOND (né le mercredi 28 mai 1760 à l’Arbresle).

Par un acte daté du 16 février 1793, RAYMOND Gaspard Dominique vend le domaine pour 80.000 livres à Pierre François LANDARD, qui le revendra l’année suivante à Pierre RIBOULET (1740-1807)  député ayant participé à la désignation des représentants du tiers-état, marié en 1777 à  Françoise PIERRON (1756-1842)

A son décès en 1807, le domaine revient par héritage, à Marie-Anne RIBOULET, leur  fille unique (1788-1862) mariée en 1811 à Jean-Claude BERTHIER (1787-1862) marchand de vins et vigneron et ce sont probablement eux qui firent d’importantes transformations vers 1814.

Leur fils François BERTHIER (1811-1879) se marie 16 avril 1842 à Agathe Augustine HARDELAY (1818-1891) et  ont une fille: Léonie BERTHIER (1843-1920) mariée en 1862 à Pierre-Marie CHARMET (1824-1906), fondateur des vins CHARMET au BREUIL, qui devient propriétaire du château à la mort de Jean-Claude BERTHIER en 1862.

Léonie BERTHIER et Pierre-Marie CHARMET reposent au cimetière De FLEURIEUX où l’on peut voir leur caveau.

                      

Ils eurent 4 enfants dont RENE CHARMET: (1879-1969)  qui revendra  le domaine vers 1940 à une famille PERRIN.

 

En 1953, la commune de FLEURIEUX rachète le château à la succession d’Auguste PERRIN, pour le prix de 4 750 000 francs. Mandat donné au maire Jean LORME le 10 Aout 1953, pour la création d’une maison d’école, foyer rural, logement pour instituteur itinérant agricole, salle de réunion pour cours post scolaires agricole, terrain de sport pour jeunes ruraux, jardin expérimental.

Une 3eme classe y sera installée, et le logement pour un instituteur et sa famille sera loué à titre onéreux (délibération du 10 aout 1953)  

 

L’acte de vente est finalement signé le 1er décembre 1953 devant Me BOURGEOIS à SAIN Bel

 

En 1983, le château deviendra école communale.

                                    

 

 

 

 

Sources : archives municipales de Lyon et archives départementales du Rhône